FAQ – Assurance vie après 70 ans : une stratégie encore efficace ?

Souscrire ou alimenter un contrat d’assurance-vie après 70 ans reste une décision pertinente pour transmettre un capital, organiser sa succession et continuer à faire fructifier son épargne dans un cadre fiscal avantageux. Bien que la fiscalité évolue après cet âge, elle conserve des atouts souvent sous-estimés, notamment l’exonération des gains et l’abattement spécifique de 30 500 €.

Dans cette FAQ, nous répondons à toutes vos questions : peut-on encore verser ? Faut-il ouvrir un nouveau contrat ? Que deviennent les abattements fiscaux ? Quelle stratégie adopter pour optimiser la transmission ?

Pour aller plus loin :

Est-il recommandé de souscrire une assurance-vie après l’âge de 70 ans ?

Oui, souscrire une assurance-vie après 70 ans peut rester intéressant et stratégique, à condition d’en comprendre les spécificités fiscales. Contrairement aux idées reçues, l’assurance-vie conserve des atouts après cet âge, notamment pour transmettre son patrimoine, placer des liquidités ou organiser une succession.

Pourquoi souscrire après 70 ans peut être pertinent :

  1. Une fiscalité successorale toujours avantageuse
    Les versements effectués après 70 ans bénéficient d’un abattement global de 30 500 €, tous bénéficiaires confondus (article 757 B du CGI). Au-delà, les sommes versées sont soumises aux droits de succession classiques, mais seuls les montants versés sont taxés, pas les gains générés par le contrat.
  2. Les gains restent exonérés de droits de succession
    C’est un avantage peu connu : même si l’abattement est plus limité qu’avant 70 ans, les intérêts produits par le contrat restent non imposables en matière de succession.
  3. Placement souple et sans blocage
    Contrairement à d’autres produits patrimoniaux, l’assurance-vie permet une liquidité totale : l’épargnant peut faire des rachats partiels à tout moment, ou laisser son capital fructifier jusqu’à son décès.
  4. Outil utile pour les héritiers non réservataires
    L’assurance-vie reste un moyen efficace de transmettre un capital à un bénéficiaire librement désigné (petit-enfant, neveu, ami…), même après 70 ans, tout en sortant (partiellement) du cadre classique du partage successoral.

À retenir :

Elle peut compléter intelligemment une stratégie de transmission et permet de valoriser des liquidités sans risque de blocage.

L’assurance-vie reste pertinente après 70 ans, mais son avantage fiscal est différent de celui d’un contrat ouvert avant cet âge.

Peut-on continuer à faire des versements sur une assurance-vie après 70 ans ?

Oui, il est tout à fait possible — et légalement autorisé — de continuer à effectuer des versements sur un contrat d’assurance-vie après 70 ans. Cette pratique peut même s’inscrire dans une stratégie patrimoniale efficace, notamment pour transmettre du capital tout en optimisant la fiscalité.

Ce qu’il faut savoir sur les versements après 70 ans :

  1. Pas de limite d’âge ni de montant
    La loi n’impose aucune restriction sur l’âge du souscripteur ou le montant des versements. Vous pouvez verser 10 000 € ou 300 000 € à 75 ou 85 ans, tant que cela correspond à vos capacités patrimoniales.
  2. Un abattement fiscal spécifique
    Les versements effectués après 70 ans bénéficient d’un abattement global de 30 500 €, tous contrats et bénéficiaires confondus.
    Au-delà de cette somme, les droits de succession s’appliquent, uniquement sur les primes versées, pas sur les gains générés par le contrat. Exemple :
    Une personne verse 100 000 € à 73 ans. À son décès, le contrat vaut 150 000 €.
    La base taxable est : 100 000 € – 30 500 € = 69 500 €.
    Les 50 000 € de gains sont entièrement exonérés de droits de succession.
  3. Le contrat reste hors succession
    Même après 70 ans, le contrat d’assurance-vie n’entre pas dans la masse successorale, ce qui permet de désigner librement un bénéficiaire, y compris hors cadre familial, et éviter l’application automatique de la réserve héréditaire.

En résumé :

Vous conservez une liberté de transmission, sans conflit avec la succession classique.

Vous pouvez continuer à verser librement sur une assurance-vie après 70 ans.

L’abattement de 30 500 € reste un outil fiscal intéressant.

Les gains restent exonérés, ce qui préserve la rentabilité du contrat.

Comment fonctionne la fiscalité de l’assurance-vie après 70 ans ?

La fiscalité de l’assurance-vie évolue avec l’âge du souscripteur. Si les contrats ouverts avant 70 ans offrent une fiscalité très avantageuse en matière de transmission, ceux ouverts ou alimentés après 70 ans conservent un intérêt stratégique, notamment lorsque les plafonds précédents sont déjà utilisés.

Récapitulatif de la fiscalité des primes selon l’âge du souscripteur :

Âge au moment du versementFiscalité applicable
Avant 70 ansAbattement de 152 500 € par bénéficiaire, puis taxation à 20 % (jusqu’à 700 000 €) et 31,25 % au-delà.
Après 70 ansAbattement global de 30 500 € sur les primes versées (pas les gains), tous bénéficiaires confondus. Au-delà, application des droits de succession classiques sur la part dépassant cet abattement.

À noter :

  • Les gains générés par le contrat après 70 ans ne sont jamais soumis aux droits de succession.
  • L’abattement de 30 500 € est en plus de ceux déjà utilisés avant 70 ans. Il peut donc être une solution complémentaire pour transmettre du capital en franchise d’impôt.
  • Les primes versées avant le 13 octobre 1998, peu importe l’âge, sont totalement exonérées.

En résumé :

L’assurance-vie reste un outil utile pour valoriser son épargne et transmettre un capital hors succession, même après 70 ans.

La fiscalité devient moins généreuse après 70 ans, mais n’est pas pénalisante.

Si les abattements de 152 500 € sont déjà utilisés, verser après 70 ans permet de bénéficier d’un plafond supplémentaire.

Faut-il ouvrir un nouveau contrat d’assurance-vie après 70 ans ou alimenter un contrat existant ?

Après 70 ans, les épargnants disposent de deux possibilités pour continuer à investir en assurance-vie :

  • Ouvrir un nouveau contrat,
  • Ou alimenter un contrat déjà existant.

Chaque option présente des intérêts spécifiques, notamment en matière de transmission et d’optimisation fiscale.

1. Souscrire un nouveau contrat après 70 ans

Créer un contrat distinct permet de :

  • Isoler les sommes versées après 70 ans pour bénéficier de l’abattement fiscal spécifique de 30 500 €,
  • Faciliter la lecture et le traitement successoral, en distinguant clairement les régimes fiscaux avant et après 70 ans,
  • Optimiser la stratégie patrimoniale en jouant sur deux abattements cumulables :
    • 152 500 € par bénéficiaire (pour les primes versées avant 70 ans),
    • 30 500 € globaux (pour les primes versées après 70 ans).

2. Continuer à verser sur un contrat existant

Cette option reste valable si :

  • Vous souhaitez simplifier la gestion et ne pas multiplier les contrats,
  • Le contrat actuel est déjà bien structuré (clause bénéficiaire optimisée, supports adaptés…),
  • Vous avez encore une marge sous le plafond de 30 500 €.

3. Cumul des avantages fiscaux

Un contrat ouvert avant 70 ans, puis alimenté après 70 ans, cumule les deux régimes fiscaux :

  • Les versements avant 70 ans bénéficient de l’abattement de 152 500 € par bénéficiaire ;
  • Les versements après 70 ans bénéficient du plafond de 30 500 €, uniquement sur le capital versé (les gains sont exonérés).

En résumé :

Les avantages fiscaux avant et après 70 ans se cumulent, renforçant l’intérêt de l’assurance-vie comme outil de transmission.

Ouvrir un nouveau contrat après 70 ans peut simplifier la gestion successorale et optimiser la fiscalité.

Continuer un contrat existant reste une option valable si bien structuré.