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Comment transmettre son patrimoine efficacement ?

La transmission de patrimoine est bien plus qu’une formalité : c’est un acte qui engage l’avenir de vos proches et reflète vos valeurs. Elle peut s’inscrire dans une logique de protection, d’anticipation fiscale ou d’équité familiale. Mal anticipée, elle peut entraîner des conflits, des coûts importants, voire une dévalorisation des biens transmis.

En France, la législation en matière de succession est à la fois stricte et riche en possibilités. Grâce à des dispositifs comme la donation, le démembrement de propriété, le testament, l’assurance-vie ou encore la création d’une SCI, il est possible d’organiser le passage de ses biens de manière réfléchie et avantageuse.

Ce guide vous accompagne pas à pas pour :

  • appréhender les règles juridiques et fiscales en jeu,
  • identifier les solutions les mieux adaptées à votre situation personnelle,
  • éviter les pièges les plus courants,
  • et assurer la protection de ceux qui vous sont chers.

Définir ses objectifs de transmission de patrimoine

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Toute démarche de transmission de patrimoine commence par une interrogation personnelle : quels biens souhaitez-vous transmettre, à qui, et selon quelles modalités ? Les réponses à ces questions guideront le choix des mécanismes juridiques à mettre en place et la manière d’organiser cette transmission dans le temps.

Garantir un partage équitable entre vos enfants

Lorsqu’on a plusieurs héritiers, le partage des biens peut rapidement devenir une source de tensions. Pour anticiper ces situations et éviter les litiges, il est possible de recourir à des solutions comme la donation-partage, qui permet de figer la valeur des biens au moment de la transmission. Cela favorise une répartition juste et prévisible, et limite les risques de désaccord lors du règlement de la succession.

Favoriser un proche ou protéger un héritier vulnérable

Dans certains cas, vous pouvez souhaiter avantager un conjoint, un enfant en situation de fragilité, ou même transmettre à une personne extérieure à la famille. Ces choix restent possibles, à condition de respecter les droits minimums des héritiers légaux, appelés réserve héréditaire. Des dispositifs comme le testament, l’assurance-vie ou la donation hors part réservataire permettent d’organiser ces volontés en toute légalité.

Réduire l’impact fiscal de la succession

Les droits de succession peuvent représenter une charge importante pour les héritiers. Heureusement, plusieurs leviers permettent d’alléger cette fiscalité, comme les abattements renouvelables tous les 15 ans, le démembrement de propriété, l’assurance-vie, ou encore la donation temporaire d’usufruit. Une bonne planification permet d’optimiser la transmission tout en respectant le cadre légal.

Transmettre sans perdre l’usage de ses biens

Organiser la transmission de son patrimoine ne signifie pas nécessairement en perdre le contrôle. Il est tout à fait possible de céder la nue-propriété d’un bien tout en conservant l’usufruit, c’est-à-dire le droit de l’occuper ou d’en percevoir les revenus. De même, une SCI ou un contrat d’assurance-vie peuvent vous permettre de continuer à percevoir un revenu ou à participer aux décisions de gestion. Ainsi, vous préparez l’avenir, sans compromettre votre autonomie financière.

Pourquoi anticiper la transmission de son patrimoine ?
Comment protéger un enfant handicapé ?

Les outils juridiques pour une transmission de patrimoine réussie

Les outils juridiques pour une transmission de patrimoine réussie

Pour organiser efficacement la transmission de patrimoine, il est essentiel de connaître les outils juridiques à votre disposition. Chacun d’eux présente des avantages spécifiques selon votre situation familiale, la nature de vos biens et vos objectifs personnels. Voici les principaux dispositifs à envisager.

La donation

La donation permet de donner une partie ou la totalité de ses biens de son vivant, que ce soit à ses enfants, à un proche ou à toute autre personne. Elle peut concerner la pleine propriété (la totalité d’un bien) ou seulement une partie, comme la nue-propriété (voir plus bas).

L’un de ses grands avantages est fiscal : il est possible de profiter d’abattements sur les droits à payer, et ceux-ci se renouvellent tous les 15 ans.

Il existe plusieurs types de donations, selon vos objectifs :

  • La donation simple : elle laisse une certaine souplesse. La valeur des biens donnés pourra être réévaluée au moment de la succession.
  • La donation-partage : elle permet de fixer la valeur des biens au moment de la donation. C’est une solution idéale pour éviter les conflits entre héritiers, car tout est clair dès le départ.
  • La donation hors part successorale : elle sert à avantager une personne en particulier (par exemple un enfant ou un tiers), dans le respect de la part réservée aux héritiers (la « réserve héréditaire »).

La donation simple : mode d’emploi et fiscalité

Le testament

Le testament est un document personnel qui permet de décider à l’avance de la façon dont vos biens seront transmis après votre décès. Il vous permet de désigner les bénéficiaires, de répartir vos biens comme vous le souhaitez, ou encore de faire un legs particulier à une personne ou une association.

Il existe plusieurs types de testaments :

  • Le testament olographe : il est écrit à la main, daté et signé. Il ne nécessite pas l’intervention d’un notaire, mais doit respecter certaines règles pour être valable.
  • Le testament authentique : il est rédigé en présence d’un notaire, ce qui garantit sa validité et sa conservation.
  • Le testament mystique : il est écrit par vous-même, puis remis sous enveloppe fermée à un notaire, sans que ce dernier en connaisse le contenu.

Testament : comment rédiger ses volontés ?

Le démembrement de propriété

Le démembrement de propriété est un outil très utile pour transmettre son patrimoine tout en gardant certains avantages. Il consiste à séparer un bien en deux parties :

  • La nue-propriété, qui est transmise aux héritiers,
  • L’usufruit, que vous conservez, ce qui vous permet d’utiliser le bien ou d’en percevoir les revenus (comme des loyers ou des dividendes).

Concrètement, les héritiers deviendront pleinement propriétaires au moment de votre décès, sans avoir à payer de droits supplémentaires à ce moment-là.

Ce mécanisme présente plusieurs avantages :

  • Il permet de transmettre progressivement son patrimoine,
  • Il réduit la fiscalité, car seule la nue-propriété est imposée,
  • Et il permet de conserver un revenu à vie, tout en préparant sereinement la succession.

Le démembrement de propriété : optimiser la transmission

L’assurance-vie

L’assurance-vie est l’un des moyens les plus efficaces pour organiser la transmission de son patrimoine. En dehors des règles classiques de succession, elle permet de désigner librement les bénéficiaires et de leur transmettre un capital, souvent avec une fiscalité très avantageuse, surtout si les versements ont été effectués avant 70 ans.

Cet outil présente de nombreux atouts :

  • Il est souple : vous pouvez modifier les bénéficiaires à tout moment,
  • Il reste discret : il n’a pas à être mentionné dans la déclaration de succession,
  • Il est fiscalement avantageux : dans certaines conditions, chaque bénéficiaire peut recevoir jusqu’à 152 500 € sans payer de droits.

Simple à mettre en place, l’assurance-vie permet de protéger ses proches tout en optimisant la transmission de son capital.

Optimiser sa transmission grâce à l’assurance-vie

La SCI (Société Civile Immobilière)

La SCI familiale (Société Civile Immobilière) est une solution pratique pour gérer et transmettre des biens immobiliers en famille. Elle permet de structurer la propriété, d’assurer une gestion collective et d’éviter l’indivision, souvent à l’origine de blocages ou de conflits.

Créer une SCI offre plusieurs avantages :

  • La transmission est plus souple, grâce à la possibilité de donner des parts sociales petit à petit,
  • En cas de démembrement, les parts sont souvent valorisées à la baisse, ce qui réduit la fiscalité,
  • La gestion du patrimoine immobilier est plus stable et continue, même en cas de succession.

C’est un outil particulièrement adapté lorsque l’on souhaite préparer une succession tout en gardant une certaine maîtrise de son patrimoine immobilier.

SCI familiale et transmission : mode d’emploi

Fiscalité de la transmission de patrimoine

Optimisation fiscal

L’un des aspects les plus sensibles de la transmission de patrimoine concerne la fiscalité. En France, les droits de donation et de succession peuvent représenter une charge importante pour les héritiers. Pourtant, de nombreux dispositifs permettent d’optimiser cet impact, à condition d’anticiper.

Les abattements applicables

Lorsqu’on transmet un bien ou une somme d’argent, chaque bénéficiaire a droit à un abattement fiscal, c’est-à-dire une part exonérée de droits de donation ou de succession. Le montant de cet abattement dépend du lien familial entre le donateur et le bénéficiaire.

Voici les principaux seuils en vigueur :

  • 100 000 € par parent et par enfant, renouvelable tous les 15 ans,
  • 31 865 € pour une donation à un petit-enfant,
  • 7 967 € pour une transmission entre frères et sœurs,
  • 1 594 € pour une personne sans lien de parenté.

Quels abattements sur les droits de succession ?

Le barème des droits de donation et de succession

Après application des abattements fiscaux, la part restante du patrimoine transmis est soumise à un barème progressif. Plus la somme est élevée, plus le taux d’imposition augmente.

Par exemple, entre parents et enfants, les droits à payer varient de 5 % à 45 %, selon le montant transmis. En revanche, lorsque le lien familial est plus éloigné, ou qu’il n’existe pas, les taux peuvent grimper jusqu’à 60 %.

C’est pourquoi il est essentiel de préparer sa transmission en amont, surtout si l’on souhaite faire bénéficier des proches qui ne sont pas héritiers directs. Une bonne anticipation permet de réduire l’impact fiscal et de transmettre dans les meilleures conditions possibles.

Barèmes des droits de donation et succession en 2025

Réduire la fiscalité grâce à la donation

Faire une donation de son vivant permet non seulement d’anticiper la transmission de ses biens, mais aussi de bénéficier d’avantages fiscaux significatifs. Chaque bénéficiaire dispose d’un abattement sur les droits à payer, et cet avantage est renouvelable tous les 15 ans.

En planifiant plusieurs donations dans le temps, il est donc possible de réduire considérablement la part imposable.

Exemple: un couple peut transmettre jusqu’à 400 000 € à ses enfants en 30 ans, sans payer de droits (soit 100 000 € par parent et par enfant, renouvelés deux fois).

Certaines techniques, comme la donation en démembrement de propriété (transmettre la nue-propriété tout en conservant l’usufruit), permettent aussi de valoriser les biens à un montant plus faible pour le calcul des droits. C’est un excellent levier pour alléger la fiscalité tout en gardant la main sur son patrimoine.

L’assurance-vie : un régime fiscal à part

L’assurance-vie bénéficie d’un régime fiscal spécifique, distinct des règles classiques de succession. Les sommes versées dans le contrat ne font pas partie de la succession, ce qui en fait un outil très intéressant pour transmettre à ses proches dans des conditions fiscales avantageuses.

Si les primes sont versées avant 70 ans, il est possible de transmettre jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire, sans aucun impôt.

Au-delà de ce seuil, un prélèvement forfaitaire s’applique, mais celui-ci reste généralement plus favorable que les droits de succession traditionnels. C’est donc un excellent moyen de protéger ses proches tout en optimisant la fiscalité de la transmission.

Optimiser sa transmission grâce à l’assurance-vie

Démembrement, SCI et autres stratégies d’optimisation

La Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, il existe des montages plus techniques permettant d’optimiser la transmission de leur patrimoine tout en réduisant la pression fiscale.

Parmi les solutions les plus efficaces :

  • Le démembrement de propriété, qui permet une valorisation fiscale moindre des biens transmis,
  • La donation temporaire d’usufruit, utile notamment pour réduire l’assiette de l’IFI,
  • La création d’une SCI familiale, qui facilite la transmission progressive via des donations de parts sociales, souvent décotées en valeur.

Ces dispositifs demandent une mise en œuvre rigoureuse et un accompagnement professionnel, mais ils offrent un levier puissant pour transmettre en douceur, tout en gardant la main sur la gestion de son patrimoine.

Transmettre un patrimoine immobilier

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L’immobilier constitue souvent le cœur du patrimoine d’un foyer. Maison familiale, appartement locatif, résidence secondaire… sa valeur, sa charge fiscale et son caractère affectif en font un actif stratégique à bien anticiper. La transmission de patrimoine immobilier obéit à des règles particulières, et requiert une attention spécifique.

La donation d’un bien immobilier : anticiper pour alléger

Transmettre un bien immobilier de son vivant permet de bénéficier des abattements fiscaux applicables à chaque donation, tout en profitant d’une fiscalité souvent plus légère que lors d’une succession. Cette démarche peut porter sur la pleine propriété du bien, ou uniquement sur la nue-propriété, en conservant l’usufruit (voir plus haut).

À noter : une donation immobilière doit obligatoirement passer par un notaire, ce qui implique des frais d’acte et, le cas échéant, des droits de donation à régler.

Démembrer un bien immobilier : transmettre sans se démunir

Le démembrement de propriété est particulièrement utile pour les biens immobiliers. Il consiste à transmettre la nue-propriété à ses enfants tout en conservant l’usufruit, c’est-à-dire le droit d’usage ou les loyers générés.

Cette stratégie présente plusieurs avantages :

  • Réduction de la base taxable (valeur de la nue-propriété),
  • Conservation de revenus locatifs pour le donateur,
  • Transmission automatique de la pleine propriété au décès, sans droits supplémentaires.

Le démembrement de propriété : optimiser la transmission

Transmettre un bien locatif : attention à la fiscalité

Un logement mis en location peut tout à fait être transmis de manière anticipée, par donation directe ou via une SCI familiale. Cependant, la présence de revenus locatifs ajoute une certaine complexité, notamment sur le plan fiscal : plus-value potentielle, régime d’imposition, valeur locative… autant d’éléments à prendre en compte.

Pour mettre en place une stratégie efficace, il est essentiel d’anticiper plusieurs facteurs :

  • Le régime fiscal applicable (micro-foncier ou régime réel),
  • Les charges et travaux prévus sur le bien,
  • Et la question de la revente éventuelle après la transmission.

Une bonne planification permettra d’éviter les mauvaises surprises fiscales, tout en assurant la rentabilité et la cohérence de la transmission patrimoniale.

Donation de biens locatifs : attention à la fiscalité

La SCI familiale : organiser la transmission et la gestion

La Société Civile Immobilière (SCI) est très prisée pour organiser la transmission d’un patrimoine immobilier. Elle permet à plusieurs membres d’une même famille de détenir ensemble un ou plusieurs biens, tout en facilitant leur transmission progressive grâce à des donations successives de parts sociales.

Les principaux atouts de la SCI sont :

  • Elle évite l’indivision, souvent source de blocages entre héritiers,
  • Elle rend les transmissions plus simples, car les parts sociales sont plus faciles à diviser qu’un bien immobilier,
  • Elle offre une gestion souple et maîtrisée, notamment entre parents et enfants.

SCI familiale et transmission : mode d’emploi

Résidence principale : un statut particulier

Transmettre sa résidence principale peut être avantageux, notamment grâce à des abattements et exonérations spécifiques en cas de succession au conjoint ou à un enfant vivant avec le défunt. Toutefois, il est important de veiller à préserver l’équilibre familial, car ce bien a souvent une valeur affective forte.

Organiser la transmission de patrimoine selon sa situation familiale

immobilier

Chaque famille est unique, et la stratégie de transmission de patrimoine doit en tenir compte. Marié, pacsé, en union libre, avec ou sans enfants, famille recomposée… la situation personnelle influence directement les droits successoraux, les outils à privilégier, et les précautions à prendre.

Couple marié : des droits renforcés

Dans le cadre d’un mariage, le conjoint survivant bénéficie d’une protection juridique renforcée, surtout en l’absence de dispositions particulières.

  • Sans testament, il hérite d’une partie du patrimoine, selon la présence ou non d’enfants,
  • Il est totalement exonéré de droits de succession, quel que soit le montant reçu,
  • Il peut également bénéficier de droits élargis grâce à une donation entre époux, aussi appelée donation au dernier vivant, qui permet d’augmenter sa part d’héritage ou de lui attribuer un droit d’usage plus étendu.

Transmission entre époux : protection du conjoint survivant

Couple pacsé ou en union libre : vigilance obligatoire

Un partenaire pacsé n’est pas héritier légal, sauf disposition testamentaire. En revanche, il est exonéré de droits de succession. À l’inverse, un concubin (union libre) n’a aucun droit et sera taxé à 60 % en cas de transmission sans lien de parenté.

Pour ces couples, il est impératif de :

  • Rédiger un testament,
  • Envisager une assurance-vie,
  • Étudier les solutions de démembrement ou de donation croisée.

Pacs, concubinage et succession : ce qu’il faut savoir

Avec enfants : préparer l’équilibre et la paix familiale

Les enfants sont héritiers réservataires : ils ne peuvent être exclus de la succession. Toutefois, il est possible :

  • D’avantager un enfant via la quotité disponible,
  • De répartir les biens équitablement via une donation-partage,
  • De protéger un enfant vulnérable avec des outils adaptés (tutelle, mandat de protection future, clauses spécifiques).

Transmettre son patrimoine à ses enfants : quelles options ?
Comment protéger un enfant handicapé ?

Familles recomposées : des situations complexes

La transmission de patrimoine dans les familles recomposées nécessite une planification sur mesure. Les enfants d’un premier lit ne sont pas automatiquement héritiers du nouveau conjoint. Sans dispositions spécifiques, ils peuvent se retrouver en indivision avec un beau-parent.

Il est possible de :

  • Prévoir une donation entre époux ou un legs au conjoint,
  • Utiliser l’assurance-vie pour transmettre hors succession,
  • Structurer le patrimoine via une SCI pour éviter les blocages.

Transmission à des tiers ou à des œuvres

Si vous souhaitez transmettre une partie de votre patrimoine à une personne extérieure à votre cercle familial (neveu, filleul, ami) ou à une association, la fiscalité est plus lourde. Mais des solutions existent pour réduire l’impact :

  • Legs via testament,
  • Assurance-vie avec clause bénéficiaire,
  • Dons manuels encadrés.

Transmettre à un neveu ou à un tiers : comment faire ?