Risque de change

Risque de change : investir à l’international sans se faire surprendre par les devises

Investir au-delà des frontières offre de réelles opportunités : diversification, dynamisme économique, secteurs innovants, rendement potentiel plus élevé. Mais ce souffle d’internationalisation s’accompagne d’un facteur souvent sous-estimé : le risque de change.

Dès lors qu’un placement est libellé dans une devise étrangère, votre rendement dépend non seulement de la performance du support lui-même, mais aussi de l’évolution des taux de change entre cette devise et l’euro. Une monnaie qui baisse peut effacer un gain. À l’inverse, une appréciation peut amplifier la rentabilité.

Ce risque n’est ni rare, ni anecdotique. Il fait partie intégrante de tout investissement à l’international. Et s’il n’est pas bien anticipé, il peut transformer une stratégie prometteuse en source de perte inattendue.

Ressources pour aller plus loin

FAQ – Risque de change : bien comprendre l’impact des devises sur vos investissements

Qu’est-ce que le risque de change en investissement ?

Le risque de change désigne la possibilité que la valeur d’un placement diminue, non pas à cause de sa propre performance, mais à cause d’une variation défavorable du taux de change entre la devise du support et celle de l’investisseur.
Si vous investissez en dollars américains et que l’euro s’apprécie face au dollar, votre rendement exprimé en euros sera mécaniquement réduit, même si l’actif a progressé en devise locale. Le risque de change est donc une source de volatilité additionnelle, totalement indépendante de la performance du marché visé.

Quels placements sont exposés à ce risque ?

Dès qu’un investissement est réalisé dans une devise différente de l’euro — que ce soit une action américaine, un ETF mondial non couvert, une obligation émergente, une SCPI internationale ou une assurance-vie investie en unités de compte étrangères — il existe une exposition implicite au risque de change.
Ce risque est parfois discret, notamment dans les produits globaux, mais il est bien réel. Même un portefeuille équilibré peut en contenir sans que l’épargnant en ait pleinement conscience.

Le risque de change peut-il devenir une opportunité ?

Oui, car la devise peut jouer dans les deux sens. Une appréciation de la monnaie d’investissement face à l’euro augmente mécaniquement le rendement. À long terme, certains cycles monétaires peuvent soutenir une performance globale, surtout lorsqu’ils sont anticipés ou partiellement couverts.
Mais par définition, la devise est imprévisible. Elle répond à des logiques macroéconomiques complexes : taux d’intérêt, politique monétaire, croissance, tensions géopolitiques. Mieux vaut donc considérer ce risque comme un paramètre à surveiller, plutôt qu’un levier de performance.

Peut-on se protéger du risque de change ?

Oui, c’est ce qu’on appelle la couverture de change. Certains fonds ou ETF proposent une version « hedgée » (couverte) qui neutralise l’effet des fluctuations de devise. Cela permet de ne capter que la performance du marché, sans l’impact monétaire.
Mais cette couverture a un coût, souvent intégré dans les frais de gestion. Elle peut aussi faire perdre un gain potentiel si la devise joue en votre faveur. Il ne s’agit donc pas d’une solution universelle, mais d’un choix stratégique selon le contexte et l’horizon de placement.

Quand faut-il s’en soucier concrètement ?

Le risque de change devient une vraie question dès que la part investie en devise étrangère devient significative dans votre portefeuille. Il est aussi plus critique pour des investissements à court ou moyen terme, où une variation rapide peut impacter fortement la rentabilité.
À l’inverse, sur le très long terme, les effets peuvent s’équilibrer. Encore faut-il avoir la capacité d’attendre, et la résilience pour traverser les phases de fluctuation. Dans tous les cas, il est essentiel de connaître l’exposition réelle de son portefeuille avant d’en tirer des conclusions.