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Retraite des non salariés 

Retraite des non salariés : le guide complet pour les professions libérales

Pour les travailleurs non-salariés, et en particulier les professions libérales comme les avocats, médecins, architectes ou consultants, la retraite ne s’improvise pas. Contrairement aux salariés ou aux fonctionnaires, ces indépendants ne bénéficient pas de cotisations versées par un employeur. Ils doivent donc anticiper et organiser eux-mêmes leurs revenus futurs pour conserver un niveau de vie confortable une fois leur activité arrêtée.

Dans ce guide clair et accessible, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur la retraite des professions libérales. Vous découvrirez comment fonctionne leur régime de retraite, quels sont les défis spécifiques à ces métiers, et surtout, quelles solutions concrètes vous permettent de mieux préparer votre retraite. Nous mettrons un accent particulier sur le Plan Épargne Retraite (PER), ses avantages fiscaux, ses atouts pour les indépendants, ainsi que sur d’autres pistes d’épargne. Vous trouverez également des exemples pratiques, des conseils faciles à mettre en place et une FAQ pour répondre aux questions les plus fréquentes.

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Qui sont les non-salariés et les professions libérales ?

Retraite des non salariés 

Les non-salariés regroupent tous les travailleurs qui exercent en indépendants, sans lien de subordination avec un employeur, et qui ne dépendent pas du régime général des salariés. On y retrouve principalement trois grandes catégories :

  • Les artisans et commerçants, affiliés à la Sécurité sociale des indépendants (ex-RSI)
  • Les professionnels agricoles, relevant de la MSA (Mutualité sociale agricole)
  • Les professions libérales, qui sont au cœur de notre sujet

Qu’est-ce qu’une profession libérale ?

Une profession libérale correspond à une activité exercée de manière indépendante, souvent intellectuelle ou technique, avec une forte dimension de responsabilité personnelle et parfois un cadre déontologique strict. Ces professions ne sont ni commerciales, ni artisanales, ni agricoles ou industrielles.

Elles peuvent être réglementées (soumises à un ordre ou à une réglementation spécifique), ou non réglementées, selon les métiers. Voici quelques exemples bien connus de professions libérales :

  • Professions juridiques et du conseil : avocats, notaires, huissiers, experts-comptables, consultants…
  • Professions de santé : médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, infirmiers libéraux, kinésithérapeutes, pharmaciens, vétérinaires…
  • Métiers techniques : architectes, géomètres, ingénieurs-conseils…
  • Autres activités indépendantes : psychologues, ostéopathes, artistes-auteurs, moniteurs de ski, etc.

Un point commun : une retraite à construire soi-même

Même si ces métiers sont très variés, ils ont un point commun essentiel en matière de retraite : leur protection sociale dépend uniquement de leurs propres cotisations. Pas d’employeur pour abonder, ni de régime universel : chaque profession libérale doit prendre en main la préparation de sa retraite.us allons voir comment fonctionne leur système de retraite obligatoire, puis les défis que cela pose.

Comment fonctionne la retraite des professions libérales ?

Retraite des non salariés 

Le système de retraite des professions libérales repose sur deux piliers obligatoires :
?? un régime de base commun à toutes les professions libérales
?? un régime complémentaire, propre à chaque métier

Comprendre cette organisation est essentiel pour anticiper vos revenus à la retraite et mettre en place une stratégie d’épargne adaptée.

Le régime de base : un système de retraite par points

Tous les professionnels libéraux relèvent d’un régime de retraite de base piloté par la CNAVPL (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des Professions Libérales). Depuis 2004, ce régime repose intégralement sur un système de points, ce qui en fait un modèle à part dans l’architecture des retraites françaises, distinct du régime général des salariés.

Le principe en quelques mots

Chaque année, les cotisations versées ne disparaissent pas dans un flou administratif : elles se transforment en points retraite, qui viendront, le moment venu, façonner le montant de votre pension. Le nombre de points acquis dépend directement de votre revenu professionnel.

Prenons un exemple concret : en 2025, un revenu équivalant au Plafond annuel de la Sécurité sociale (soit environ 47?000 €) permet d’acquérir près de 557 points. Au-delà, vous pouvez continuer à cumuler des points, dans la limite de cinq fois ce plafond, mais à un rythme plus modéré.

? Le calcul de votre pension de base est transparent : Total de points accumulés × valeur du point

En 2025, cette valeur est estimée à 0,654 €. Ainsi, chaque point devient un petit maillon de votre future retraite.

À noter : Le taux de cotisation au régime de base est de l’ordre de 10 % jusqu’au plafond de la Sécurité sociale, puis chute à 1,87 % au-delà. Ce niveau de cotisation, relativement modéré, explique pourquoi la pension de base des professions libérales reste souvent en deçà de celle des salariés, à revenu égal. C’est la contrepartie d’un régime plus souple mais aussi plus exigeant en termes d’anticipation.

Âge de départ et taux plein

L’âge légal de départ à la retraite est le même que pour les salariés. Il est fixé à 62 ans (progressivement relevé à 64 ans suite à la réforme de 2023). Vous pouvez partir plus tôt dans certains cas (carrière longue, invalidité…).

Pour obtenir une pension complète (sans décote), il faut valider un certain nombre de trimestres (entre 160 et 172 selon votre année de naissance).

  • Si vous partez trop tôt, une décote de 1,25?% par trimestre manquant est appliquée.
  • Si vous continuez à travailler au-delà, vous bénéficiez d’une surcote.

? En résumé : le régime de base permet d’acquérir une retraite proportionnelle à vos revenus, mais ne couvre qu’une partie de vos besoins. D’où l’importance du régime complémentaire.

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À quelle caisse de retraite complémentaire êtes-vous affilié en tant que libéral ?

retraité salarié

Chaque profession libérale dépend d’une caisse de retraite complémentaire spécifique, en plus du régime de base. Il en existe dix principales, toutes rattachées à la CNAVPL, sauf pour les avocats qui relèvent d’un régime indépendant.

Quelle caisse pour votre profession ?
  • Vous êtes médecin ? ? Votre caisse est la CARMF (Caisse autonome de retraite des médecins de France)
  • Chirurgien-dentiste ou sage-femme ? ? Vous relevez de la CARCDSF
  • Infirmier, kinésithérapeute, orthophoniste ou orthoptiste ? ? Vous êtes affilié à la CARPIMKO
  • Pharmacien d’officine ou biologiste ? ? Votre caisse est la CAVP
  • Vétérinaire ? ? Vous cotisez auprès de la CARPV
  • Notaire ? ? Votre caisse est la CPRN (Caisse de prévoyance et de retraite des notaires)
  • Expert-comptable ou commissaire aux comptes ? ? Vous relevez de la CAVEC
  • Huissier, commissaire de justice ou autre officier ministériel ? ? Votre caisse est la CAVOM
  • Architecte, psychologue, coach, ingénieur-conseil, ostéopathe, etc. ? ? Vous êtes probablement affilié à la CIPAV, qui regroupe 19 professions libérales différentes
  • Avocat ? ? Vous êtes à part : votre caisse est la CNBF (Caisse nationale du barreau français), en dehors de la CNAVPL

Un fonctionnement également par points

Ces caisses complémentaires fonctionnent aussi par points (ou en classes selon la profession). Le À l’image du régime de base, les caisses de retraite complémentaire des professions libérales reposent elles aussi, pour la plupart, sur un système de points. Certaines professions fonctionnent avec un système de classes de cotisation, laissant à chacun la possibilité de moduler son effort selon ses moyens et ses ambitions.
L’objectif reste le même : venir compléter une pension de base souvent insuffisante, afin de bâtir un revenu de retraite plus en phase avec le niveau de vie espéré.

? À retenir : en moyenne, la retraite complémentaire représente environ 70 % de la pension globale d’un professionnel libéral, contre seulement 30 % pour la retraite de base. Elle joue donc un rôle majeur dans l’équilibre de vos revenus futurs.

Une diversité de règles selon les caisses

Chaque caisse applique ses propres modalités :

  • Certaines imposent une cotisation forfaitaire ou un taux prélevé sur les revenus professionnels
  • D’autres, comme la CIPAV ou la CPRN, permettent de choisir parmi plusieurs classes de cotisation, adaptées à votre situation financière

? Exemple: Un notaire affilié à la CPRN peut opter pour l’une des huit classes proposées, avec une cotisation annuelle comprise entre 2?270 € et 18?160 €, correspondant à l’acquisition de 18 à 80 points. Une liberté de choix qui permet à chacun d’adapter son effort d’épargne à ses objectifs de retraite.

Des dispositifs souples, à l’image de ceux du régime général

Les professions libérales, bien qu’indépendantes dans leur statut, bénéficient elles aussi de mécanismes transversaux, semblables à ceux des salariés, pour assouplir leur départ à la retraite ou prolonger leur activité en douceur. Ces dispositifs offrent une précieuse flexibilité dans l’organisation de la fin de carrière.

La retraite progressive : Elle permet de réduire son activité professionnelle tout en percevant une partie de sa pension. Une transition idéale pour celles et ceux qui souhaitent lever le pied sans cesser brutalement leur activité, et adapter progressivement leur rythme de vie.

La retraite anticipée : Certains indépendants peuvent partir plus tôt que l’âge légal, notamment dans les cas de carrière longue (entrée précoce dans la vie active) ou de situation d’invalidité. Ces départs anticipés obéissent à des critères stricts, mais permettent de bénéficier de sa retraite plus tôt, sans pénalité.

Le cumul emploi-retraite: Une fois vos droits liquidés à taux plein, il est tout à fait possible de poursuivre une activité professionnelle tout en percevant votre pension. Ce cumul, dans sa forme libéralisée, n’est soumis à aucun plafond : vous pouvez continuer à exercer librement, tout en sécurisant vos revenus grâce à votre retraite déjà acquise.

Les défis spécifiques à la retraite des professions libérales

épargne retraite

Être en profession libérale, c’est faire le choix de l’autonomie, de la liberté d’exercice et souvent d’un métier passion. Mais cette indépendance s’accompagne aussi de contraintes particulières, notamment lorsqu’il s’agit de préparer sa retraite. Voici les principaux défis à connaître pour anticiper sereinement.

Des cotisations plus faibles = une pension réduite

Le professionnel libéral n’a ni employeur pour cotiser à ses côtés, ni conseiller attitré pour baliser le chemin. Il doit, seul, prendre en main sa retraite : comprendre ses droits, faire ses choix, ajuster ses efforts. Cette liberté, si précieuse, demande de la vigilance. Car sans action volontaire, le risque est grand de constater trop tard l’insuffisance des revenus futurs.

Le système lui-même ajoute à la difficulté. Chaque profession a ses règles, ses caisses, ses calculs. Et les réformes successives ne simplifient rien. Entre points, trimestres, taux plein ou décote, il n’est pas rare de s’y perdre. L’instabilité nourrit l’incertitude.

À cela s’ajoutent des priorités financières immédiates : prévoyance, locaux, investissements, famille. Autant de raisons de remettre l’épargne retraite à plus tard. Pourtant, c’est dès aujourd’hui qu’elle se construit. Par étapes, avec méthode. Pour ne pas subir demain ce qu’on n’a pas préparé aujourd’hui.
? Par exemple, un professionnel libéral avec un revenu confortable peut ne toucher que 30 à 40?% de ce montant une fois à la retraite, s’il ne compte que sur les régimes de base et complémentaire.

Des carrières plus tardives ou irrégulières

De nombreuses professions libérales exigent un long parcours de formation (médecine, droit, expertise, entre autres) si bien que l’entrée dans la vie active se fait souvent aux alentours de 28 à 30 ans, parfois même au-delà.
Ce départ tardif a une conséquence directe : moins d’années de cotisation, donc moins de trimestres validés pour la retraite.

À cette réalité s’ajoute la volatilité des revenus qui accompagne souvent les premières années d’exercice : installation progressive, périodes d’activité inégales, transitions entre statuts (salarié devenu indépendant, ou inversement). Autant de facteurs qui rendent le parcours professionnel moins linéaire, parfois chaotique, et qui peuvent laisser des traces dans le relevé de carrière.

? Près de 90 % des retraités libéraux ont cotisé à plusieurs régimes au cours de leur vie. Ce parcours “multi-casquette” complique souvent le suivi des droits et peut laisser des trous dans la carrière.

Seul aux commandes de sa retraite : une liberté qui exige de la lucidité

Contrairement aux salariés, le professionnel libéral avance seul. Pas d’entreprise pour cotiser à sa place, aucun plan retraite collectif, ni conseiller pour baliser le chemin. Il lui revient de tout anticiper : estimer ses droits, choisir ses outils d’épargne, projeter ses besoins futurs. Sans initiative personnelle, le danger est réel : découvrir trop tard que l’effort n’a pas été à la hauteur des besoins.

Un labyrinthe de règles à déchiffrer

Le système de retraite des professions libérales est un paysage morcelé, où chaque profession suit ses propres règles, entre caisses spécifiques, régimes à points, validation de trimestres et âges de départ en constante évolution.

La réforme de 2023 en est l’exemple le plus récent : l’âge légal repoussé à 64 ans, des taux ajustés, des repères à réévaluer. Ces changements, loin d’être anecdotiques, peuvent modifier en profondeur une stratégie retraite établie.

Face à cette instabilité, nombreux sont ceux qui ressentent un flou, voire une forme d’insécurité. D’où l’importance de rester informé, de s’adapter, et surtout de ne pas laisser l’incertitude paralyser l’action.

Entre contraintes du présent et préparation du futur

Pour un professionnel libéral, la retraite n’est qu’un objectif parmi d’autres et souvent, pas le plus pressant. Il faut couvrir sa protection sociale, investir dans son activité, honorer un prêt, constituer une épargne de sécurité. Autant de priorités immédiates qui grignotent la capacité d’épargne disponible.

Surtout en début ou en milieu de carrière, il peut sembler difficile voire irréaliste de penser à long terme. Pourtant, c’est justement dans ces années charnières que les premiers fondements d’une retraite solide doivent être posés. Car plus l’effort est précoce, plus il est léger, et plus il porte ses fruits.

En résumé : construire activement sa retraite pour combler l’écart

Le véritable enjeu des professions libérales ne réside pas tant dans le fonctionnement du système que dans l’écart à combler entre les pensions obligatoires, souvent modestes, et le revenu nécessaire pour maintenir un niveau de vie satisfaisant à la retraite.

Pour y parvenir, trois leviers sont essentiels :

  • Connaître ses droits, en comprenant les règles de sa caisse et en suivant régulièrement l’évolution de ses acquis ;
  • Anticiper suffisamment tôt, car plus l’on agit jeune, plus l’effort est doux et les effets puissants
  • Mettre en place des solutions d’épargne efficaces, comme le Plan Épargne Retraite, l’assurance-vie, ou encore l’investissement immobilier, afin de bâtir des revenus complémentaires solides et durables.

La retraite se prépare avec lucidité, méthode et constance. C’est une construction de long terme, qui commence bien avant l’âge de départ.

Comment améliorer sa retraite quand on est en profession libérale ?

retraite

Face aux limites du système obligatoire, une question revient souvent chez les professionnels libéraux : comment augmenter le montant de ma retraite ? Bonne nouvelle : avec de l’anticipation et quelques bons réflexes, vous pouvez agir efficacement pour sécuriser vos revenus futurs. Voici les leviers concrets à activer pour optimiser votre retraite.

Faites régulièrement le point sur vos droits

On ne bâtit pas une stratégie solide sans connaître précisément d’où l’on part. Dès la mi carrière voire plus tôt , prenez le temps de faire un état des lieux de vos droits à la retraite. C’est une étape essentielle pour piloter votre trajectoire. Vous pouvez utiliser les outils mis à disposition, comme le site info-retraite.fr, ou faites appel à un professionnel pour obtenir une simulation personnalisée.

Intégrez à votre réflexion :

  • Vos années de cotisation en tant que libéral,
  • Vos périodes salariées, qui entrent aussi dans le calcul global,
  • Et vos projets de vie à la retraite : niveau de vie souhaité, charges, soutien aux enfants, envies de voyage…

? L’objectif est clair : mesurer l’écart entre ce que vous toucherez et ce qu’il vous faudra pour vivre confortablement. C’est ce « delta » qui déterminera l’effort d’épargne à fournir… et plus vous le mesurez tôt, mieux vous pouvez l’anticiper.

Augmentez vos cotisations obligatoires si possible

Certains régimes, comme la CIPAV ou la caisse des notaires, vous permettent de choisir une classe de cotisation. Si vos revenus le permettent, opter pour une classe plus élevée vous permettra de valider plus de points et d’augmenter votre future pension.

Autre astuce : si vous êtes en fin de carrière, retarder votre départ de quelques trimestres peut :

  • Éviter la décote en atteignant le taux plein
  • Générer une surcote si vous dépassez le nombre de trimestres requis
  • Continuer à accumuler des droits à la retraite

? Une simple année en plus peut faire la différence.

Pensez au rachat de trimestres

Si vous avez des années non cotisées (études longues, années incomplètes…), vous pouvez racheter jusqu’à 12 trimestres.
Ce dispositif, appelé « versement pour la retraite », peut vous aider à :

  • Atteindre le taux plein sans travailler plus longtemps
  • Éviter une décote parfois pénalisante

? Astuce : le rachat est souvent plus rentable si vous êtes proche de la retraite et qu’il vous manque peu de trimestres. Faites-vous accompagner pour calculer le retour sur investissement.

Mettez en place une épargne retraite personnelle

C’est le levier le plus puissant pour compléter votre pension. En tant que libéral, il est essentiel de constituer une épargne dédiée à la retraite. Le principe est simple : mettre de l’argent de côté régulièrement, le faire fructifier, puis le récupérer à la retraite sous forme de capital ou de rente.
? Plus vous commencez tôt, plus l’effort mensuel est léger, et plus la capitalisation joue en votre faveur.

Diversifiez vos sources de revenus

Ne comptez pas uniquement sur votre retraite légale. Multiplier les sources de revenus passifs, c’est gagner en sécurité. Voici quelques pistes :

  • Immobilier locatif : achat d’un bien pendant votre carrière pour percevoir des loyers à la retraite
  • SCPI : investir dans la pierre sans gérer vous-même les biens
  • PEA, actions, obligations : constituer un patrimoine financier pour toucher dividendes et plus-values

? L’objectif : créer une rente personnelle qui viendra compléter vos pensions. Plus vos revenus sont variés, plus vous êtes serein.

Valorisez la cession de votre activité

Votre cabinet, patientèle ou clientèle représente souvent une valeur patrimoniale. En fin de carrière, pensez à :

? Ce capital peut devenir un levier financier majeur pour votre retraite, à condition de l’avoir anticipé.

Le Plan Épargne Retraite (PER) et les autres solutions pour compléter sa retraite

per

En tant que professionnel libéral, vous le savez?: les régimes obligatoires ne suffisent pas à garantir une retraite confortable. Heureusement, il existe des solutions d’épargne puissantes pour anticiper la baisse de revenus et préparer l’avenir. Parmi elles, le Plan Épargne Retraite (PER) occupe une place centrale, mais il n’est pas seul. Voici un tour d’horizon des meilleures options.

Le PER : l’outil de référence pour les professions libérales

Mis en place par la loi Pacte de 2019, le PER est rapidement devenu le produit phare pour se constituer une retraite complémentaire. Il a remplacé les anciens contrats Madelin et PERP en les modernisant.

Les avantages du PER

  • Épargne bloquée jusqu’à la retraite : Les sommes versées sont, en principe, bloquées jusqu’à l’âge légal de départ, sauf exceptions (achat de résidence principale, invalidité, décès du conjoint, etc.). Résultat : une épargne réellement dédiée à votre retraite.
  • Déduction fiscale des versements : Les montants versés sur votre PER sont déductibles de votre revenu imposable, dans la limite de 10 % de vos revenus professionnels (jusqu’à un plafond de 32 909 € en 2025). Un vrai levier pour réduire vos impôts chaque année.
  • Effet fiscal renforcé selon votre tranche d’imposition : Plus vous êtes imposé, plus l’avantage est fort.
    ? Exemple : si vous êtes dans la tranche à 41 %, un versement de 8?000 € vous fait économiser environ 3?280 € d’impôts.
  • Sortie flexible : À la retraite, vous pouvez choisir de retirer votre épargne en capital, en rente, ou les deux. Cette souplesse permet d’adapter la sortie à vos besoins et projets (achat, transmission, complément mensuel…).
  • Fiscalité optimisée à la sortie : Le capital ou la rente est imposé(e), mais souvent à un taux bien plus bas qu’en phase d’activité, ce qui rend l’opération globalement très avantageuse.

Exemple : Un avocat ou un dentiste qui verse 8?000 € par an sur un PER dès 40 ans, avec un rendement moyen de 5 %, pourrait accumuler plus de 600?000 € à 67 ans. Cela représenterait plus de 2?000 € par mois de revenus complémentaires à la retraite, soit un excellent moyen de maintenir son niveau de vie.

Et si vous avez un ancien contrat Madelin ?

Bonne nouvelle : vous pouvez le transférer vers un PER pour bénéficier de plus de souplesse (sortie en capital notamment). Le transfert est généralement simple et les frais sont encadrés. Renseignez-vous auprès de votre assureur.

L’assurance-vie : souplesse et performance sur le long terme

L’assurance-vie est le placement préféré des Français, et elle a tout à fait sa place dans une stratégie retraite :

  • Souplesse totale : vous retirez votre argent quand vous voulez.
  • Fiscalité douce après 8 ans : les retraits (rachats) bénéficient d’un abattement annuel sur les gains.
  • Transmission optimisée : en cas de décès, votre capital est transmis avec des avantages fiscaux importants.

? Idéale pour se créer un capital libre d’utilisation, une réserve en cas de coup dur, ou un revenu complémentaire à la retraite (par des retraits programmés ou une conversion en rente viagère).

PEA et comptes-titres : pour ceux qui veulent dynamiser leur épargne

Si vous avez une appétence pour les marchés financiers, le Plan d’Épargne en Actions (PEA) ou un compte-titres peuvent compléter votre stratégie :

  • Investissements en actions ou fonds diversifiés
  • Potentiel de rendement élevé sur le long terme
  • Fiscalité attractive après 5 ans pour le PEA

Attention : ces produits présentent des risques de perte en capital. Ils sont donc à réserver aux profils avertis ou bien accompagnés.

Immobilier locatif et SCPI : créer sa propre rente

L’immobilier locatif est une valeur sûre pour de nombreux libéraux.
Acheter un bien pendant votre vie active vous permet de :

  • Créer un revenu locatif régulier à la retraite
  • Bénéficier d’un effet levier grâce au crédit
  • Optimiser votre fiscalité (via le déficit foncier ou des dispositifs comme le LMNP)

Alternative sans gestion directe : les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier). Elles permettent d’investir dans l’immobilier professionnel ou résidentiel, avec un rendement souvent compris entre 4 % et 5 % brut.
? Vous percevez des revenus réguliers, sans les contraintes de la gestion.

Et les anciens produits ?

Si vous possédez un PERP ou un contrat Madelin, vous pouvez :

  • Soit les conserver
  • Soit les transférer vers un PER pour simplifier la gestion et bénéficier de meilleures conditions

Les régimes d’entreprise (PERCO, article 83) concernent surtout les dirigeants de société avec salariés. Dans ce cas, d’autres options collectives peuvent être mises en place, en parallèle du PER individuel.

Cas pratique : deux parcours, deux stratégies de retraite libérale

médecin généraliste

Comprendre les mécanismes, c’est bien. Les voir appliqués à des cas concrets, c’est encore mieux. Voici deux portraits de professionnels libéraux qui, chacun à leur manière, ont pris leur avenir en main. Ces exemples montrent qu’il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour agir, à condition d’adopter une stratégie adaptée à sa situation.

Sophie, 40 ans, médecin généraliste : construire une retraite équilibrée

Installée depuis dix ans en libéral, Sophie perçoit environ 80?000 € nets par an, soit 6?600 € par mois. Elle envisage de partir à la retraite à 65 ans. Elle a déjà une carrière bien avancée, mais prend conscience que sa retraite obligatoire ne suffira pas à maintenir son niveau de vie.

En croisant les estimations :

  • Son régime de base CNAVPL devrait lui rapporter environ 12?000 € brut/an,
  • Sa retraite complémentaire CARMF ajoutera environ 28?000 € brut/an,

Soit une pension globale de 40?000 € brut/an, c’est-à-dire environ 2?800 € nets par mois.
Un taux de remplacement de 42 %, bien en dessous de ses revenus actuels.

Pour combler cet écart, Sophie met en place une stratégie d’épargne simple et efficace :

  • Elle verse 500 € par mois dans un PER, soit 6?000 €/an, ce qui lui permet en plus de réduire son impôt d’environ 2?000 € par an ;
  • Elle complète par 300 € par mois sur une assurance-vie, qu’elle conserve pour sa flexibilité.

En tablant sur un rendement moyen de 4 %, elle espère atteindre à 65 ans :

  • 220?000 € sur son PER,
  • 130?000 € sur son assurance-vie.

Elle envisage de retirer une partie de son PER en capital pour solder un crédit immobilier, et de transformer le reste en rente viagère d’environ 600 € par mois. Son assurance-vie, elle, servira de réserve : pour faire face à l’imprévu, financer un projet ou tout simplement compléter ponctuellement ses revenus.

Grâce à cette approche raisonnée, Sophie pourrait retrouver 80 à 90 % de son niveau de vie pendant les premières années de retraite, puis se stabiliser autour de 70 %. Une stratégie solide, pensée en amont, qui lui permettra de concilier sécurité financière et liberté d’action.

Karim, 30 ans, avocat : poser les premières pierres d’une retraite future

Karim vient de s’installer en libéral après deux années passées comme salarié. Il débute avec un revenu modeste 2?500 € nets par mois mais garde en tête un objectif clair : faire progresser son activité et préparer son avenir dès aujourd’hui.

Malgré un budget encore serré, il adopte des réflexes précieux. Il commence par ouvrir un PER individuel, qu’il alimente à hauteur de 100 € par mois. Conscient que sa tranche d’imposition actuelle est faible, il choisit de ne pas déduire fiscalement ses versements pour le moment, préférant réserver cet avantage pour plus tard, quand ses revenus auront augmenté.

En parallèle, il place 50 € par mois sur un PEA, investi dans un ETF indiciel. Il sait qu’à 30 ans, il peut se permettre une part de risque maîtrisé, avec une vision clairement orientée long terme.

Son plan est évolutif. D’ici cinq ans, il envisage d’augmenter ses versements sur le PER à 300 € par mois, puis à 500 € dans une dizaine d’années, à mesure que son activité s’étoffe.

À ce rythme, et en supposant un rendement moyen de 4 à 5 %, Karim pourrait accumuler plus de 150?000 € sur son PER à 62 ans. Ce capital viendrait alors compléter sa pension obligatoire, qu’il estime pour l’instant autour de 1?500 € nets par mois.

Ce qu’il retient, surtout, c’est la valeur du temps. En ayant commencé tôt, même modestement, il bénéficie de la puissance des intérêts composés et se donne la liberté d’ajuster sa trajectoire au fil des années. Il avance à son rythme, mais avec une vision claire : transformer l’habitude en stratégie, et la régularité en sécurité.

Ce qu’il faut retenir

Ces deux portraits montrent qu’il n’existe pas une seule voie, mais une constante : l’anticipation. Que vous soyez tout juste lancé ou en milieu de carrière, chaque étape peut être l’occasion de structurer votre retraite.

– Vous débutez ? Mettez en place de petits automatismes d’épargne, dès aujourd’hui.
– Vous avez pris votre rythme ? Profitez des avantages fiscaux du PER, affinez votre stratégie.
– Vous approchez de la retraite ? Pensez optimisation, transmission, ajustement patrimonial.

Quel que soit votre profil, la clé est toujours la même : agir tôt, régulièrement et avec méthode.

? Prenez rendez-vous avec un conseiller, explorez les options qui s’offrent à vous, commencez à épargner – même modestement.

Check-list : les bonnes pratiques pour bien préparer sa retraite libérale

Retraite des non salariés 

Préparer sa retraite ne s’improvise pas, surtout lorsqu’on est indépendant. Cela demande de la méthode, de la régularité et une capacité d’adaptation. Voici une sélection de bons réflexes à mettre en place tout au long de votre parcours pour construire, pas à pas, une retraite solide et sereine.

? Planifiez dès que possible
Même si la retraite vous semble lointaine, le bon moment pour s’y intéresser, c’est maintenant. Plus vous commencez tôt, plus le temps joue pour vous. Même de petits versements réguliers peuvent, grâce aux intérêts composés, devenir une réserve précieuse. Chaque décennie compte!

? Comprenez le fonctionnement de vos régimes
Prenez le temps de bien connaître le système auquel vous cotisez :
– Combien versez-vous chaque année ?
– Combien de points acquérez-vous ?
– À quel âge aurez-vous le taux plein ?

? Consultez les sites officiels de la CNAVPL ou de votre caisse complémentaire. Mieux vous maîtrisez les règles, mieux vous saurez les anticiper.

? Suivez l’évolution de vos droits
– Téléchargez régulièrement votre relevé de carrière sur info-retraite.fr
– Dès 55 ans, demandez votre estimation indicative globale (EIG)
– Utilisez les simulateurs en ligne pour ajuster vos projections en fonction des réformes

Fixez-vous des étapes clés : 40, 50, puis 60 ans. Ce suivi vous permet d’ajuster votre stratégie en temps réel.

? Restez agile et ajustez votre trajectoire
Votre vie change, vos revenus aussi. Soyez souple :
– Si vos finances se tendent, réduisez temporairement votre effort d’épargne
– Si vos revenus augmentent, saisissez l’opportunité pour renforcer votre effort
– À l’approche de la retraite, sécurisez vos placements progressivement
? La souplesse est la clé d’une stratégie qui dure dans le temps.

? Activez les leviers fiscaux à votre disposition
En tant que TNS, vous disposez d’outils puissants pour alléger votre fiscalité tout en préparant votre avenir :
PER : déduction des versements
Contrats Madelin pour santé et prévoyance
Crédit d’impôt pour la formation, etc.

? Faites-vous accompagner par votre AGA ou un conseiller fiscal pour optimiser chaque euro investi.

? Envisagez une transition en douceur
Deux dispositifs à connaître :
Retraite progressive : réduire son activité dès 60 ans en touchant une partie de sa pension
Cumul emploi-retraite : continuer à exercer une fois à la retraite, sans plafond de revenus
Des solutions utiles pour préparer la sortie sans rupture brutale, tout en maintenant un complément de revenu.

? Anticipez la pension de réversion
Un sujet souvent oublié, mais essentiel. En cas de décès, votre conjoint peut percevoir une partie de votre pension (souvent 60 %). Renseignez-vous sur les conditions : durée de mariage, plafond de ressources, démarches à prévoir.

Informer et protéger votre conjoint fait partie intégrante d’une retraite bien pensée.

? Entourez-vous des bons experts
Vous n’avez pas à tout gérer seul. Faites appel à :
– Un conseiller en gestion de patrimoine, pour bâtir une stratégie globale
– Un expert retraite, pour optimiser vos droits et votre date de départ
– Votre expert-comptable, pour ajuster vos cotisations et placements
? Un accompagnement bien ciblé peut vous faire gagner en tranquillité, en efficacité, et parfois… en milliers d’euros.

Conclusion : votre retraite libérale, une responsabilité… et une opportunité

bien préparer sa retraite

La retraite des non-salariés, en particulier celle des professions libérales, est un sujet à ne surtout pas négliger. En tant qu’avocat, médecin, architecte, consultant ou autre professionnel indépendant, vous êtes le pilote de votre avenir financier. Vos régimes obligatoires (CNAVPL et caisses complémentaires) vous assurent une pension de base, mais ils ne suffiront pas à maintenir votre niveau de vie si vous ne prenez pas les devants.

La clé ? Anticiper et agir à chaque étape de votre carrière

La bonne nouvelle, c’est que vous avez des leviers efficaces à votre disposition. En comprenant comment fonctionne votre retraite obligatoire, en identifiant les écarts entre votre revenu actuel et vos futurs besoins, et en mettant en place les bons outils – PER, assurance-vie, placements, rachat de trimestres, prolongation d’activité… – vous transformez un défi en véritable opportunité patrimoniale.

Votre retraite ne se prépare pas à 60 ans

Chaque moment de votre vie professionnelle est l’occasion d’ajuster votre trajectoire retraite :

  • Une hausse de revenu ? Augmentez votre effort d’épargne.
  • Un changement de situation ? Réévaluez vos objectifs.
  • Une décennie franchie ? Refaites un point sur vos projections.

? Plus vous agissez tôt, plus vous maîtrisez la suite. Et plus vous gagnez en sérénité.

Vous n’êtes pas seul

Des outils existent pour vous accompagner :

? Entourez-vous, informez-vous, et surtout : prenez le temps de construire votre retraite comme vous construisez votre carrière.