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La Clôture de Compte : Un Cauchemar pour les Entrepreneurs

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Clôture de compte : le témoignage choc d’un entrepreneur évincé par sa banque

« Nous n’avons plus convenance à maintenir notre relation commerciale » : quand la banque met fin à la relation, l’entrepreneur plonge dans l’incertitude – Témoignage

Il suffit de quelques mots, froidement formulés, pour bouleverser la vie d’un entrepreneur. Lorsqu’une banque déclare unilatéralement : « Nous n’avons plus convenance à maintenir notre relation commerciale », c’est tout un écosystème professionnel qui vacille. Derrière cette formule impersonnelle se cache une réalité brutale : la clôture soudaine d’un compte professionnel, sans explication claire ni recours immédiat.

Dans ce témoignage exclusif, Manuel Jacquinet – entrepreneur et éditeur du magazine En-Contact – partage son expérience vécue avec la Société Générale. Client professionnel de longue date, il a vu sa relation bancaire interrompue sans préavis ni justification précise. Une décision aux conséquences lourdes, révélatrice d’un phénomène inquiétant qui touche de plus en plus d’acteurs économiques : l’exclusion bancaire, même pour les entreprises.

Clôture de Compte

Les Complexités de la Communication Bancaire : Entre Réglementations Strictes et Attentes Clients

Quels reproches adressez-vous précisément à la Société Générale ?

« Les griefs que je formule à l’encontre de la Société Générale sont, en réalité, les mêmes que ceux que l’on pourrait adresser à une grande partie des banques françaises. Aujourd’hui, ces établissements semblent être pilotés par des algorithmes depuis des tours de verre à La Défense, tandis que dans les agences, les conseillers se voient cantonnés à des tâches purement administratives. Et même si leur carte de visite laisse entendre qu’ils disposent d’un pouvoir décisionnel, la vérité est qu’ils n’en ont aucun. Pire : ceux qui osent sortir du cadre ou tenter de faire preuve d’initiative sont rapidement écartés.

J’ai été évincé, en moins d’un an, de deux établissements bancaires majeurs : le Crédit Mutuel, puis la Société Générale. Dans les deux cas, la formule a été la même : « fin de relation commerciale ». Et pourtant, notre société n’était ni endettée, ni à découvert, et disposait à chaque fois d’un solde créditeur. Le seul ‘délit’ que j’ai commis, semble-t-il, c’est de ne pas obéir sans discussion, ou d’avoir osé réclamer un service de base.

Au Crédit Mutuel, j’ai attendu plusieurs semaines une simple carte bancaire professionnelle. Après des relances restées lettre morte, je me suis déplacé à l’agence pour comprendre. Là, on m’a expliqué qu’il fallait prendre rendez-vous, un classique pour temporiser. Ce jour-là, lassé, je suis monté directement dans le bureau du directeur. Résultat : un mois plus tard, tous mes comptes étaient clôturés. »

Cette situation reflète les tensions croissantes entre des clients professionnels en quête de réactivité, et des banques souvent engluées dans des processus internes rigides, sous pression réglementaire constante. Car si les établissements financiers doivent se conformer à des normes strictes – notamment en matière de sécurité financière, de vigilance contre le blanchiment d’argent ou de conformité – ces contraintes se traduisent trop souvent par des procédures opaques, un manque de transparence et une communication déshumanisée.

La nécessité de « prendre rendez-vous » pour la moindre requête, l’absence de réponse aux courriels, ou encore le refus de fournir des explications claires, sont perçus comme autant d’obstacles inutiles par les clients. Ces pratiques, lorsqu’elles sont vécues comme des manques de considération ou des stratégies d’évitement, peuvent nourrir un sentiment d’abandon ou de défiance.

Dans ce témoignage, l’initiative de s’adresser directement à un responsable de l’agence — en dehors des circuits protocolaires — a été interprétée non pas comme le signe d’une urgence ou d’un besoin non satisfait, mais comme une entorse aux règles tacites du système. Une entorse qui, ici, a conduit à la sanction ultime : la fermeture pure et simple des comptes.

Clôture de Compte

Les Enjeux de Transparence dans les Relations Bancaires : entre Confidentialité et Conformité

« À la Société Générale, on m’a demandé des justificatifs pour un virement important – environ 250 000 euros – correspondant au paiement de plusieurs factures. J’ai fourni une attestation de notre expert-comptable, mais j’ai refusé de transmettre les contrats commerciaux. Ces documents sont, selon moi, confidentiels et ne relèvent pas de la connaissance du banquier. Un mois plus tard, je recevais une lettre recommandée m’informant, sans autre explication, de la clôture de tous mes comptes, avec la désormais célèbre formule : « Nous n’avons plus convenance à maintenir notre relation commerciale. » »

Ce témoignage met en lumière une zone de tension croissante dans les relations entre clients professionnels et institutions financières : celle de la transparence exigée par les banques face au droit à la confidentialité des clients. Un équilibre délicat à maintenir, particulièrement dans un contexte réglementaire de plus en plus strict.

Les établissements bancaires sont en effet tenus de respecter des obligations rigoureuses en matière de conformité, notamment dans le cadre des réglementations KYC (Know Your Customer) et de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement dhttps://www.economie.gouv.fr/actualites/lutte-contre-le-blanchiment-des-capitaux-et-le-financement-du-terrorisme-un-nombreu terrorisme (LCB-FT). À ce titre, ils peuvent demander des justificatifs pour tout mouvement de fonds significatif, y compris des contrats commerciaux, afin d’attester de la légitimité de l’opération.

Mais pour les clients, cette exigence peut heurter un principe fondamental : celui de la confidentialité des affaires. Refuser de transmettre un contrat, par précaution ou par principe, peut être interprété par la banque non pas comme une volonté de protection, mais comme un refus de collaborer. Et dans un système où le moindre doute peut entraîner des mesures préventives, la sanction peut être immédiate : la fermeture des comptes.

La formule utilisée – « Nous n’avons plus convenance à maintenir notre relation commerciale » – est typique de ce genre de situation. Standardisée, impersonnelle, elle ne permet pas au client de comprendre les raisons précises de la rupture, accentuant le sentiment d’injustice et d’opacité.

Ce flou, parfois volontaire, reflète une réalité plus large : les banques, soumises à des obligations de vigilance et de signalement, peuvent se retrouver dans une posture prudente, voire défensive, face à des clients qui refusent de livrer certaines informations. Or, cette posture peut basculer en rupture unilatérale sans que les clients n’aient de réel recours ni de possibilité de dialogue.

Une réglementation nécessaire, mais perfectible

La réglementation bancaire poursuit un objectif louable : protéger le système financier, prévenir les abus et renforcer la transparence des flux. Mais sa mise en œuvre soulève une question centrale : comment concilier sécurité et confiance sans nuire à la fluidité des relations clients??

Dans les faits, cette vigilance réglementaire, bien qu’essentielle, peut devenir contre-productive lorsqu’elle se heurte à des pratiques rigides, à des process opaques ou à une absence d’explication. Pour les professionnels, cette situation est d’autant plus complexe qu’ils n’ont souvent aucun moyen de contester ou même de comprendre une décision de rupture.

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